L'Histoire de l'Ordre des Chevaliers du Temple
La date officielle de la naissance l’Ordre du Temple est le 13 janvier 1129. L’Ordre est créé à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon.
Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles. Notamment à l’accompagnement et à la protection des pèlerins dans le contexte de la guerre sainte et des croisades.
Après la perte de la Terre sainte, il fut victime de la lutte entre la papauté et la monarchie française. Finalement l’Ordre du Temple fut dissout par le pape le 22 mars 1312 lors d’un procès en hérésie.
Table des matières
Avant la naissance de L'ordre du Temple
C’est le 27 novembre 1095, au dixième jour du Concile de Clermont que le pape Urbain II prêcha la première croisade. La volonté du Pape était de protéger les pèlerins chrétiens se dirigeant vers Jérusalem.
Le pape demanda donc au peuple chrétien d’Occident de prendre les armes afin de venir en aide aux chrétiens d’Orient. Cette croisade eut alors comme cri de ralliement « Dieu le veut ! ». Et tous ceux prenant part à la croisade furent marqués par le signe de la croix, devenant ainsi les croisés.
Cette action se solda le 15 juillet 1099 par la prise de Jérusalem par les troupes chrétiennes de Godefroy de Bouillon.
Hugues de Payns, futur fondateur et premier maître de l’Ordre du Temple, vint pour la première fois en Terre Sainte en 1104. Il accompagnait le comte Hugues de Champagne, alors en pèlerinage. Ils en revinrent en 1107.
Après la prise de Jérusalem
Godefroy de Bouillon fut désigné roi de Jérusalem par ses pairs. Il refusa ce titre préférant porter celui d’Avoué du Saint-Sépulcre. Il mit en place l’ordre des chanoines du Saint-Sépulcre. Ils avaient pour mission d’aider à toutes les tâches le patriarche de Jérusalem.
D’autre part, un certain nombre de croisés se mirent au service du patriarche afin de protéger le Saint-Sépulcre.
Une institution similaire – les chevaliers de Saint-Pierre (milites Sancti Petri) – fut créée en Occident pour protéger les biens des abbayes et églises. Ces chevaliers étaient des laïcs, mais ils profitaient des bienfaits des prières.
Par extension, les hommes chargés d’assurer la protection des biens du Saint-Sépulcre ainsi que de la communauté des chanoines étaient appelés milites Sancti Sepulcri.
Il est fort probable qu’Hugues de Payns intégra cette institution dès 1115.
L'organisation de la protection des lieux saints et des pèlerins
Tous les hommes chargés de la protection du Saint-Sépulcre logeaient à l’hôpital Saint-Jean de Jérusalem situé tout près.
L’ordre de l’Hôpital – reconnu en 1113 – était chargé de s’occuper des pèlerins venant d’Occident. Tandis que la milice du Christ (Militia Christi) ne s’occupait que de la protection de la communauté de chanoines du Saint-Sépulcre. Ils protégeaient également les pèlerins sur les chemins de Terre Sainte, en proie aux brigands locaux.
Ainsi, les chanoines s’occupaient des affaires liturgiques. L’ordre de l’Hôpital des fonctions charitables. Et la milice du Christ de la fonction purement militaire de protection des pèlerins.
Cette répartition ternaire des tâches reproduisait l’organisation de la société médiévale. Celle-ci était composée de prêtres (oratores), de guerriers (bellatores) et de paysans (laboratores).
C’est ainsi que l’ordre du Temple, qui se nommait à cette époque Militia Christi, prit naissance.
L'Ordre des Chevaliers du Temple - Les origines
C’est vers 1118 que Hugues de Payns et Geoffroy de St-Omer créent la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (Pauperes Commilitones Christi Templique Solomonici). Celle-ci avait pour mission de sécuriser le voyage des pèlerins affluant d’Occident depuis la reconquête de Jérusalem.
Dans un premier temps, Hugues de Payns et Geoffroy de St-Omer se concentrèrent sur le défilé d’Athlit. Un endroit particulièrement dangereux sur la route empruntée par les pèlerins. Par la suite, l’une des plus grandes places fortes templières en Terre Sainte fut construite à cet endroit : le Château Pèlerin.
Le nouvel ordre ainsi créé ne pouvait survivre qu’avec l’appui de personnes influentes. Hugues de Payns réussit à convaincre le roi de Jérusalem Baudoin II de l’utilité d’une telle milice. Une chose assez aisée au vu de l’insécurité régnant dans la région à cette époque.
Les chevaliers prononcèrent les trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. Ils reçurent du patriarche Gormond la mission de « garder voies et chemins contre les brigands, pour le salut des pèlerins » (« ut vias et itinera, ad salutem peregrinorum contra latronum ») pour la rémission de leurs péchés.
Le roi Baudoin II leur octroya une partie de son palais de Jérusalem, à l’emplacement du Temple de Salomon, qui donna par la suite le nom de Templiers ou de chevaliers du Temple.
Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer ne furent pas les seuls chevaliers à avoir fait partie de la milice avant que celle-ci ne devienne l’ordre du Temple.
Voici donc la liste de ces chevaliers, précurseurs ou « fondateurs » de l’ordre :
- Hugues de Payns
- Geoffroy de St-Omer
- André de Montbard
- Payen de Montdidier
- Geoffroy Bisol
- Archambault de Saint-Amand
- Gondemare
- Rolland
- Roral
La reconnaissance de l'Ordre
Cependant, la notoriété du Temple ne parvenait pas à s’étendre au-delà de la Terre Sainte. Par conséquent Hugues de Payns décida de porter un message au pape Honorius II et au moine Bernard de Clairvaux. Accompagné de cinq autres chevaliers (Godefroy de St-Omer, Payen de Montdidier, Geoffroy Bissol, Archambault de St-Amand et Rolland), il embarqua pour l’Occident en 1127.
Fort du soutien du roi Baudoin II de Jérusalem, Hugues de Payns avait les trois objectifs suivants :
- Faire reconnaître l’ordre par l’Église et lui donner une règle. Alors rattachés aux chanoines du Saint-Sépulcre, les chevaliers suivaient comme eux la règle de Saint-Augustin.
- Donner une légitimité à l’action des Templiers. De fait la dénomination de moine-chevalier – un amalgame d’une nouveauté absolue – pouvait être en contradiction avec les règles de l’Église et de la société en général
- Recruter de nouveaux chevaliers et obtenir des dons afin de faire vivre l’ordre en Terre Sainte.
Ainsi la tournée occidentale des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon commença en Anjou. Ensuite elle passa par le Poitou, la Normandie, l’Angleterre (où ils reçurent de nombreux dons), la Flandre et enfin la Champagne.
Pour ce qui est du premier don (de trente livres de sous angevins) reçu par l’Ordre du Temple, il vint de Foulque, comte d’Anjou.
Officialisation de l'Ordre du Temple au Concile de Troyes
Finalement Hugues de Payns arriva à la fin de sa tournée en Occident après avoir porté le message du roi de Jérusalem à Bernard de Clairvaux. Celui-ci devait aider les Templiers à obtenir l’accord et le soutien du pape. Pour cette raison Hugues de Payns participa au concile de Troyes (ainsi nommé parce qu’il s’est déroulé dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes). Le 13 janvier 1129, le concile s’ouvrit en présence de nombreuses personnalités religieuses dont le prologue de la Règle primitive du Temple nous donne les noms :
- le cardinal Mathieu d’Albano, légat du pape en France,
- les archevêques de Reims et de Sens, ainsi que dix de leurs évêques suffragants,
- quatre abbés cisterciens (ceux de Cîteaux, Clairvaux, Pontigny et Troisfontaines),
- deux abbés clunisiens (ceux de Molesmes et Vézelay),
- deux chanoines,
- deux maîtres et un secrétaire.
De plus des personnages laïcs accompagnaient les religieux :
- Thibaut IV de Blois, comte de Champagne,
- André de Baudement, sénéchal du comté de Champagne,
- Guillaume II, comte de Nevers, Auxerre et Tonnerre.
Le concile mena à la création d’une règle propre à l’ordre du Temple. Dans l’ensemble elle fut de forte inspiration cistercienne (présence de saint Bernard et d’Étienne Harding, fondateur de Cîteaux), en contradiction avec les clunisiens qui suivaient la règle de saint Benoît. Finalement la règle adoptée devait encore être soumise à Étienne de Chartres, patriarche de Jérusalem.
La Règle l'Ordre du Temple
Avant la fondation de l’ordre du Temple, les Pauvres Chevaliers du Christ, futurs Templiers, vivaient à Jérusalem. Ils étaient sous la coupe des chanoines de l’ordre du Saint-Sépulcre. Ces chanoines respectaient la règle de saint Augustin.
En fait la règle de l’ordre du Temple faisait quelques emprunts à la règle de saint Augustin. Cependant elle s’inspirait en majeure partie de la règle de saint Benoît suivie par les moines bénédictins. Elle fut également adaptée au genre de vie active – principalement militaire – que menaient les frères Templiers. Par exemple, les jeûnes étaient moins sévères que pour les moines bénédictins, de manière à ne pas affaiblir les Templiers appelés à combattre. Par ailleurs, la règle était adaptée à la bipolarité de l’ordre, ainsi certains articles concernaient aussi bien la vie en Occident (conventuelle) que la vie en Orient (militaire).
- La règle primitive (ou latine car écrite en latin), écrite en 1128, fut annexée au procès-verbal du concile de Troyes en 1129. Elle contenait soixante-douze articles.
- Vers 1138, sous la maîtrise de Robert de Craon – deuxième maître de l’ordre du Temple (1136-1149) – la règle primitive fut traduite en français et modifiée.
- Par la suite, à différentes dates, la règle fut étoffée par l’ajout de six cent neuf retraits ou articles statutaires. Notamment à propos de la hiérarchie et de la justice au sein de l’ordre.
La chute de l'Ordre - les raisons
La chute de l’Ordre du Temple fait également l’objet d’une polémique. Le roi de France, Philippe IV le Bel, aurait agi dans le but unique de s’approprier le trésor des Templiers.
Cependant, les raisons pour lesquelles l’Ordre du Temple a été décimé sont beaucoup plus complexes. Du reste, celles exposées ci-dessous n’en représentent probablement qu’une infime partie.
Querelles sur le pouvoir papal et temporel
La plus célèbre des querelles entre un pape et un roi est sans doute celle qui a opposé Philippe IV le Bel à Boniface VIII. Ce dernier publia en 1302 une bulle (Unam Sanctam) pour affirmer la supériorité du pouvoir papal sur le pouvoir temporel des rois.
Par conséquent, le roi de France répondit en demandant un concile afin de destituer le pape. Finalement, celui-ci excommunia Philippe le Bel et toute sa famille par la bulle Super Patri Solio.
Boniface VIII mourut le 11 octobre 1303. Son successeur, Benoît XI, eut un pontificat très bref. Il meurt à son tour le 7 juillet 1304. Clément V fut élu pour lui succéder le 5 juin 1305.
La perte de Saint Jean d'Acre
La plus célèbre des querelles entre un pape et un roi est sans doute celle qui a opposé Philippe IV le Bel à Boniface VIII. Ce dernier publia en 1302 une bulle (Unam Sanctam) pour affirmer la supériorité du pouvoir papal sur le pouvoir temporel des rois.
Par conséquent, le roi de France répondit en demandant un concile afin de destituer le pape. Finalement, celui-ci excommunia Philippe le Bel et toute sa famille par la bulle Super Patri Solio.
Boniface VIII mourut le 11 octobre 1303. Son successeur, Benoît XI, eut un pontificat très bref. Il meurt à son tour le 7 juillet 1304. Clément V fut élu pour lui succéder le 5 juin 1305.
Richesses et puissance de l'Ordre du Temple
Les Templiers possédaient des richesses immenses, augmentées par les biens issus du travail de leurs commanderies (bétail, agriculture,…).
De plus ils avaient une puissance militaire équivalente à quinze mille hommes dont mille cinq cents chevaliers entraînés au combat. Une force entièrement dévouée au pape.
Par conséquent, une telle force ne pouvait que se révéler gênante pour le pouvoir en place.
Par ailleurs les légistes royaux, formés au droit romain, cherchaient à exalter la puissance de la souveraineté royale. Or, la présence du Temple en tant que juridiction papale limitait grandement le pouvoir du roi sur son propre territoire.
L’attentat d’Anagni est un des reflets de cette lutte des légistes pour assurer un pouvoir aussi peu limité que possible au roi. La position des légistes en tant que conseillers du roi a sûrement eu une influence sur Philippe le Bel.
L'arrestation des templiers
Le roi Philippe IV le Bel voulait détruire l’Ordre du Temple mais il manquait de preuves et d’aveux afin d’entamer une procédure.
Ce fut chose faite grâce à un atout majeur déniché par Guillaume de Nogaret en la personne d’un ancien Templier : Esquieu de Floyran.
Celui-ci avoua en 1305 au roi de France les pratiques obscènes des rites d’entrée dans l’ordre. Philippe le Bel, personnage très pieux, fut choqué par de tels actes. Il écrivit donc au Pape pour lui faire part du contenu de ces aveux.
En même temps, Jacques de Molay, au courant de ces rumeurs, demanda une enquête pontificale au pape. Ce dernier la lui accorda le 24 août 1307.
La rafle des Templiers
Cependant, Philippe le Bel était pressé. Il n’attendit pas les résultats de l’enquête.
Aussi, il dépêcha des messagers le 14 septembre 1307 à tous ses sénéchaux et baillis. Il donnait des directives afin de procéder à l’arrestation massive des Templiers en France au cours d’une même journée, le vendredi 13 octobre 1307.
Puis au matin du 13 octobre 1307, Guillaume de Nogaret et des hommes d’armes pénétrèrent dans l’enceinte du Temple de Paris où résidait le maître de l’ordre Jacques de Molay. À la vue de l’ordonnance royale qui justifiait cette rafle, les Templiers se laissèrent emmener sans aucune résistance. À Paris, il sera fait 138 prisonniers, en plus du maître de l’Ordre.
Un scénario identique se déroula au même moment dans toute la France. La plupart des Templiers présents dans les commanderies furent arrêtés. Ils ne firent preuve d’aucune résistance. Quelques-uns réussirent à s’échapper avant ou pendant les arrestations.
Les prisonniers ont été enfermés pour la plupart à Paris, Caen, Rouen et au château de Gisors. Tous leurs biens furent inventoriés et confiés à la garde du Trésor royal.
Le procès
Une fois tous les Templiers du royaume de France arrêtés, Philippe IV le Bel enjoignit les souverains européens (Espagne et Angleterre) à faire de même. Tous refusèrent. Ils craignaient les foudres du pape. Le roi de France n’en fut pas découragé et ouvrit donc le procès des Templiers.
Etant donné que l’Ordre du Temple était un ordre religieux, il ne pouvait subir à ce titre la justice laïque. Philippe le Bel demanda donc à son confesseur, Guillaume de Paris, aussi Grand Inquisiteur de France, de procéder aux interrogatoires des cent trente-huit Templiers arrêtés à Paris. Trente-huit chevaliers moururent sous la torture. Le début des « aveux » avait été enclenché.
Les pêchés revenant le plus souvent, étaient le reniement de la Sainte-Croix, le reniement du Christ, la sodomie et l’adoration d’une idole (appelée le Baphomet). Seuls trois Templiers résistèrent à la torture et n’avouèrent aucun comportement obscène.
Un seul frère dénonça les aveux fait sous la torture : Ponsard de Gisy, précepteur de la commanderie de Payns. Le 6 février 1310, quinze Templiers sur seize clamèrent leur innocence et furent bientôt suivi par la plupart de leurs frères.
Le roi de France fit alors nommer à l’archiépiscopat de Sens un archevêque qui lui était totalement dévoué : Philippe de Marigny (demi-frère d’Enguerrand de Marigny).
Celui-ci envoya cinquante-quatre Templiers au bûcher le 12 mai 1310, suite à leurs aveux extorqués sous la torture en 1307. Tous les interrogatoires furent terminés le 26 mai 1311.
Le concile de Vienne
Le concile de Vienne se tint le 16 octobre 1311, il avait trois objectifs :
- statuer sur le sort de l’Ordre
- discuter de la réforme de l’Église
- organiser une nouvelle croisade.
Lors du concile, quelques Templiers décidèrent de se présenter. Ils étaient au nombre de sept et désiraient défendre l’ordre.
Le roi, voulant en finir avec l’ordre du Temple, partit en direction de Vienne avec des gens d’arme afin de faire pression sur Clément V. Il arriva sur place le 20 mars 1312.
L'abolition de l'Ordre du Temple
Le 22 mars 1312, le Pape fulmina la bulle Vox in Excelso qui ordonnait l’abolition définitive de l’Ordre.
Pour ce qui est du sort des Templiers et de leurs biens, le pape fulmina deux autres bulles :
- Ad Providam le 2 mai 1312, concernait les biens du Temple. Ils furent légués en totalité à l’ordre de l’Hôpital (à l’exception de l’Espagne et du Portugal, où deux ordres naquirent des cendres de l’Ordre du Temple, l’Ordre de Montesa et l’Ordre du Christ)
- Considerantes Dudum le 6 mai 1312 quant à elle, déterminait le sort des hommes :
- ceux ayant avoué ou ayant été déclaré innocents se verront attribuer une rente et pourront vivre dans une maison de l’ordre,
- tous ceux ayant nié ou s’étant rétractés, subiront un châtiment sévère (la peine de mort).
Toutefois, le sort des dignitaires de l’Ordre du Temple restait entre les mains du pape.
Le sort des dignitaires de l'Ordre du Temple
Une commission pontificale fut nommée le 22 décembre 1313. Elle était constituée de trois cardinaux et d’avoués du roi de France et devait statuer sur le sort des quatre dignitaires de l’Ordre. Devant cette commission, ils réitérèrent leurs aveux.
Le 11 ou 18 mars 1314, les quatre Templiers furent amenés sur le parvis de Notre-Dame de Paris afin qu’on leur lise la sentence. C’est là que Jacques de Molay, maître de l’ordre du Temple, Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, Hugues de Pairaud, visiteur de France et Geoffroy de Goneville, précepteur en Poitou-Aquitaine apprirent qu’ils étaient condamnés à la prison à vie.
Toutefois, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay clamèrent leur innocence. Ils avaient donc menti aux juges de l’Inquisition, furent déclarés relaps et devaient subir une autre sentence.
Le lendemain, Philippe le Bel convoqua son conseil et, faisant fi des cardinaux, condamna les deux Templiers au bûcher. Ils furent conduits sur l’île aux Juifs afin d’y être brûlés vifs.
Proclamant jusqu’à la fin son innocence et celle de l’ordre, Jacques de Molay s’en référa donc à la justice divine et c’est devant le tribunal divin qu’il assignait ceux qui sur Terre l’avaient jugé.
Les deux condamnés demandèrent à tourner leurs visages vers la cathédrale Notre-Dame pour prier. C’est avec la plus grande dignité qu’ils moururent.
Guillaume de Nangis ajouta :
On les vit si résolus à subir le supplice du feu, avec une telle volonté, qu’il soulevèrent l’admiration chez tous ceux qui assistèrent à leur mort…
Le parchemin de Chinon
Le parchemin de Chinon est un document historique qui tendrait à prouver qu’en 1308, le pape Clément V a secrètement absous le dernier grand-maître des Templiers, Jacques de Molay, et les autres responsables de l’ordre du Temple, des péchés que l’Inquisition leur avait reprochés. Ce document, ou plus précisément ses copies ou extraits, étaient connus de longue date par les spécialistes ; la découverte en 2002 et l’étude de l’original conservé aux archives secrètes du Vatican, par l’historienne italienne Barbara Frale, puis sa publication par le Vatican en 2007, ont révélé son existence au grand public.